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LaurentGaudĂ© / Roland AuzetOdyssud 28-29 janvierUn grand spectacle théùtral et musical pour raconter le rĂ©cit et le rĂȘve europĂ©en, un poĂšme pour dire qui no AprĂšs mon travail sur l’Europe dans Nous, l’Europe, Banquet des peuples, j’ai voulu continuer ma recherche sur les puissances politiques actuelles en m’intĂ©ressant Ă  la Chine.J’y suis allĂ© en 2019 pour rencontrer Luo Ying qui, ayant Ă©tĂ© garde rouge pendant la RĂ©volution culturelle, relate les violences de cette expĂ©rience dans Le GĂšne du Garde-Rouge – souvenirs de la Nous l'Europe, Banquet des Peuples est une piĂšce de théùtre musicale nĂ©e d'une collaboration entre l'Ă©criture de Laurent GaudĂ© (Prix Goncourt 2004) et la mise en scĂšne de Roland Auzet. Créée Ă  l'occasion du Festival d'Avignon en 2019, elle est aujourd'hui sous le patronage de la Commission EuropĂ©enne et labellisĂ©e PFUE2022. EnEurope, on appelle ça « Le Printemps des Peuples ». Donate ; La BoĂźte Ă  Histoire Accueil; Qui sommes-nous? L’association; Les membres; Nos projets; Nos actualitĂ©s; Nous contacter; Festival Secousse : « 1848 ! Des peuples en RĂ©volution » La BoĂźte Ă  Histoire crĂ©e un premier festival d’histoire sur 1848! Le contexte de 1848. Il y a 170 ans, en 1848, une grande Nous l’Europe, banquet des peuples » par Laurent GaudĂ© « Nous l’Europe, banquet des peuples » par Laurent GaudĂ© : les critiques du Masque et la Plume. 8 min ReprĂ©sentation dans la Cour du lycĂ©e Saint-Joseph Entretien avec l'auteur Laurent GaudĂ© Ă  visionner. Il a obtenu le prix Goncourt 2004 pour « Le Soleil des Scorta ». Un spectacle mis en musique et en scĂšne Comment Faire Des Rencontres Dans Une Nouvelle Ville. L’Histoire L’Europe, l’ancienne, celle d’un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l’Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l’alpha et l’omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d’affrontements, d’enthousiasmes, de dĂ©faites et d’espoirs. A l’heure oĂč certains doutent, oĂč d’autres n’y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu’une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d’avenir. C’est donc d’une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d’une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Merci Ă  Yvan de m’avoir incitĂ© Ă  dĂ©couvrir ce livre Nous, l’Europe Banquet des peuples » de Laurent GaudĂ©. Lisez sa jolie chronique ici 1848, le Printemps des peuples » est la matrice originelle de l’idĂ©e europĂ©enne. C’est Ă  ce moment prĂ©cis que Laurent GaudĂ© dĂ©bute son rĂ©cit sur l’aventure europĂ©enne dans son bel essai Nous, l’Europe Banquet des peuples . En 100 pages, Laurent GaudĂ© fait avec maestria le portrait d’une Europe qui est morte plusieurs fois avant de renaĂźtre Ă  la vie. Victor Hugo prononce un discours lors du CongrĂšs des amis de la paix universelle »qui s’ouvre le 21 aoĂ»t 1849 Ă  Paris. L’écrivain y prophĂ©tise l’effacement des frontiĂšres sur la carte et des prĂ©jugĂ©s dans les cƓurs » et appelle de ses vƓux Ă  la crĂ©ation des États-Unis d’Europe », garants de la fraternitĂ© des hommes ». Cent soixante dix ans plus tard, toute proportion gardĂ©e, Laurent GaudĂ©, intellectuel et auteur brillant, tisse Ă  nouveau la trame d’une Europe de fraternitĂ©, d’ouverture et d’humanisme qu’il souhaite voir Ă©merger. Sa plume est pleine de verve de souffle lorsqu’il invoque la colonisation, le pĂȘchĂ© originel d’une Europe dont les États voulaient se partager le monde pour leur seul profit. Il Ă©voque aussi les deux conflits mondiaux de 1914-1918 et de 1939-1945 qui saigneront des gĂ©nĂ©rations entiĂšres de jeunes europĂ©ens mais pas seulement songeons aux tirailleurs sĂ©nĂ©galais.. et puis cette impardonnable compromission avec le mal incarnĂ© par les rĂ©gimes fascistes, le national-socialisme.. Quid du communisme et de Staline dont les crimes sont ici passĂ©s sous silence, ce que je regrette profondĂ©ment. La Shoah bien sĂ»r, Ă©vĂ©nement traumatique face auquel nous restons tous sans mot tant l’horreur est ici indicible. La chape de plomb communiste Ă  l’Est, coupant l’Europe en deux jusqu’à la chute du mur en 1989. L’histoire ne s’arrĂȘte pas lĂ  puisque quelques annĂ©es plus tard la guerre sĂ©vit Ă  nouveau en Europe, en Ex Yougoslavie cette fois, oĂč les Serbes orthodoxes, les Croates catholiques et les Bosniaques musulmans s’entretuent. Laurent GaudĂ© a le don de rendre son texte clair et bien construit. C’est Ă  un sursaut qu’il nous incite pour faire vivre cette Europe trop technocratique Ă  son goĂ»t, pas assez traversĂ© par le souffle de la jeunesse des peuples d’Europe. Je trouve trĂšs intĂ©ressant que Laurent GaudĂ© puisse prendre la plume afin de nous dĂ©voiler son dĂ©sir d’Europe. Bien sĂ»r, il y a une part d’utopie trĂšs importante dans son texte. On peut trouver cela naĂŻf mais l’on sent toute la sincĂ©ritĂ© de l’auteur. J’ai des divergences de point de vue sur sa vision » de l’histoire europĂ©enne. La perception du monde de Laurent GaudĂ© est trĂšs trop bien pensante ». Je ne vais pas vous le cacher, sa perception candide de Mai 68 m’a heurtĂ©. Nous n’en sommes plus lĂ  fort heureusement. J’aurais souhaitĂ© voir Laurent GaudĂ© prendre davantage de risques quand Ă  ses prises de position. Un peu Ă  l’image de ce que peut faire Michel Onfray par exemple. J’ai trouvĂ© ainsi dommage que sur les questions d’immigrations, sujet polĂ©mique et pertinent s’il en est, avec ces clivages entre une Italie refusant les migrants, l’extrĂȘme droite Ă©tant au pouvoir et une position officielle française pour le moins ambiguĂ«.. j’aurais donc souhaitĂ© voir un humaniste tel que Laurent GaudĂ© prendre position de façon claire, le tout avec un propos ambitieux et salutaire. Hors l’auteur ne nous en dit pas plus sur ses solutions, doit-on accueillir tous ces ĂȘtres humains en souffrance ? le peut-on sans risquer la dĂ©stabilisation d’équilibres dĂ©jĂ  prĂ©caires ? enfin, j’aurais aimĂ© qu’il nous parle d’une Europe, qui n’est plus en paix, depuis que l’islamisme radical nous a dĂ©clarĂ© la guerre au nom d’une idĂ©ologie mortifĂšre. Quel place l’islam doit elle avoir en Europe ? Que faire face Ă  la montĂ©e des populismes d’extrĂȘme gauche ou d’extrĂȘme droite ? Ceux sont des sujets trĂšs complexes et je comprends parfaitement que rĂ©pondre Ă  ces interrogations auraient nĂ©cessitĂ© un travail diffĂ©rent. J’émets donc des rĂ©serves sur ce texte et surtout sur les derniers chapitres de Nous, l’Europe Banquet des peuples », je souligne la qualitĂ© littĂ©raire de ce rĂ©cit qui n’est pas sans rappeler, un autre auteur fascinant, aimant parler d’histoire Eric Vuillard. Lire Laurent GaudĂ©, quoiqu’il en soit, est toujours d’une infinie richesse intellectuelle. Son livre est bouillonnant et je le redis empli d’un souffle qui manque trop souvent Ă  nos hommes et femmes politiques. A lire en ces temps troublĂ©s. Ma note 3,5 /5. BrochĂ© 182 pages Éditeur Actes Sud 1 mai 2019 Collection Domaine français L’Histoire A la fin des annĂ©es 2060, la prĂ©sidente française de Transparence, une sociĂ©tĂ© du numĂ©rique implantĂ©e en terre sauvage d’Islande, est accusĂ©e par la police locale d’avoir orchestrĂ© son propre assassinat. Or au mĂȘme moment, son entreprise s’apprĂȘte Ă  commercialiser le programme Endless, un projet rĂ©volutionnaire sur l’immortalitĂ©, qui consiste Ă  transplanter l’ñme humaine dans une enveloppe corporelle artificielle. Alors que la planĂšte est gravement menacĂ©e par le rĂ©chauffement climatique, cette petite start-up qui est sur le point de prendre le contrĂŽle du secteur numĂ©rique pourra-t-elle sauver l’humanitĂ© ? Avec son dernier livre Transparence , Marc Dugain signe un roman d’anticipation qui est aussi une satire de notre monde ou tout du moins de ce qu’il sera en 2060. Avec fĂ©rocitĂ©, il s’attache Ă  nous offrir un condensĂ© de ce pourquoi l’humanitĂ© est en pĂ©ril. La cupiditĂ© des GAFA Google, Apple, Facebook, Amazon, l’argent vĂ©ritable veau d’or d’une sociĂ©tĂ© qui ne songe plus qu’à dilapider les ressources de la planĂšte pour conserver son mode de vie occidental et son idĂ©al consumĂ©riste, la duplicitĂ© du monde politique et des diffĂ©rentes religions monothĂ©istes Ă  ce titre le portrait fait de l’Église catholique et du Pape est d’une violence digne des brĂ»lots anti-clĂ©ricaux du dĂ©but du XXĂšme siĂšcle au moment de la loi 1905 de sĂ©paration de l’Église et de l’État. Transparence » est un pamphlet, c’est sa force mais aussi sa limite tant le trait semble manquer parfois de nuance. A trop vilipender les responsables de cette situation catastrophique pour l’avenir de la planĂšte, de l’humanitĂ© tout entiĂšre, Marc Dugain perd en luciditĂ©, en raisonnement, en complexitĂ© ce qu’il traduit par un trait de plume acerbe, colĂ©rique et provocateur. Le style d’écriture, point fort de ce grand auteur, est ici sans rĂ©el souffle. Ce qui au dĂ©part nous amuse, devient peu Ă  peu redondant et, disons le, assez vain. C’est dommage car l’histoire de cette petite sociĂ©tĂ© du numĂ©rique, transhumaniste, basĂ©e en Islande et dirigĂ©e par une Française qui grĂące au programme secret Endless » fait basculer le destin du monde, Ă©tait une belle idĂ©e. Trop court et caricatural pour ĂȘtre marquant, trop long pour susciter autre chose qu’un ennui poli, j’ai pour ma part trouvĂ© ce Transparence » trĂšs dĂ©cevant eu Ă©gard aux qualitĂ©s d’un Ă©crivain tel que Marc Dugain. Un rendez-vous manquĂ©. Ma note 3/5. BrochĂ© 224 pages Éditeur Gallimard 25 avril 2019 L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de... Lire la suite 7,40 € Neuf Poche ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 5,50 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 1 septembre et le 6 septembre L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'enthousiasmes, de dĂ©faites et d'espoirs. A l'heure oĂč certains doutent, oĂč d'autres n'y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu'une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d'avenir. C'est donc d'une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de Ia solidaritĂ© et de la libertĂ©. Date de parution 01/09/2021 Editeur Collection ISBN 978-2-330-15374-8 EAN 9782330153748 Format Poche PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 192 pages Poids Kg Dimensions 11,1 cm × 17,8 cm × 1,3 cm Biographie de Laurent GaudĂ© Romancier, nouvelliste et dramaturge nĂ© en 1972, Laurent CaudĂ© a reçu en 2004 le prix Goncourt pour son roman le Soleil des Scorta. Son oeuvre, traduite dans le monde entier, est publiĂ©e par Actes Sud. En ouverture du colloque "Inventer l’Europe" que nous vous proposons cette semaine, Thomas Römer, administrateur du CollĂšge de France a notĂ© que "Les appels Ă  refonder l’Europe se multiplient". Si les organisateurs du colloque prennent acte de cet appel Ă  "rĂ©inventer l’Europe", ils nous invitent aussi Ă  "comprendre quand, oĂč, comment et par qui l’Europe a Ă©tĂ© inventĂ©e et ainsi mesurer le champ des Europes Ă  rĂ©inventer?".La premiĂšre matinĂ©e des contributions s’est donc attachĂ©e au thĂšme des "inventions de l’Europe". Comment penser une certaine polyphonie europĂ©enne?C’est dans ce cadre qu’en deuxiĂšme partie d’émission, vous pourrez Ă©couter la contribution de TimothĂ©e Picard, professeur de LittĂ©rature gĂ©nĂ©rale et comparĂ©e Ă  l’UniversitĂ© Rennes 2 sur "La construction d'un imaginaire musical europĂ©en, entre valorisation et critique". "Mon intervention, indique-t-il, voudrait tirer profit d’un double ancrage institutionnel. En tant que dramaturge et conseiller du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, je me situe Ă  un endroit intĂ©ressant pour observer le rapport Ă©volutif qu’une institution musicale reprĂ©sentative, nĂ©e de la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale, peut avoir avec l’Europe comme idĂ©e, valeur et institution. En tant qu’universitaire spĂ©cialiste des conceptions et reprĂ©sentations de la musique, je peux tenter de mettre en perspective ces observations en retraçant la maniĂšre dont, depuis l’entre-deux-guerres, l’imaginaire musical europĂ©en a Ă©tĂ© construit, promu et parfois critiquĂ©, parallĂšlement au dĂ©veloppement de l’Europe comme institution". TimothĂ©e Picard analyse en particulier de quelle façon l'Europe peut "hanter la musicographie de l'Entre-deux-guerres". L'Ă©crivain Romain Rolland, Ă©galement auteur de la premiĂšre thĂšse de musicologie en France, met en avant l'image du "concert europĂ©en", cherchant "Ă  penser une sorte de polyphonie europĂ©enne", rappelle-t-il. La figure et les Ɠuvres de Beethoven, son "mythe", explique encore le chercheur, sont tirĂ©s, tantĂŽt du cĂŽtĂ© de l'harmonie pour l'Europe, de la joie et d'un "idĂ©al d'entente concertante entre les nations" et, tantĂŽt du cĂŽtĂ© de "la souffrance", de "la critique de l'esprit europĂ©en", voire de la rĂ©cupĂ©ration nationaliste, sinon nazie, aux cĂŽtĂ©s de l’Ɠuvre de Wagner. C'est donc l’ambivalence de cet imaginaire musical europĂ©en qui est Ă©galement passĂ© au spectre de l'analyse. Dans les annĂ©es 1920-1930, le succĂšs du jazz, entre fascination et rejet, est une alternative importante, note TimothĂ©e Picard. "Le jazz, c'est le moment oĂč la musique savante europĂ©enne commence Ă  devenir classique et Ă  se penser en termes de canons et de rĂ©pertoires. En rĂ©alitĂ©, ça a commencĂ© dĂ©jĂ  un siĂšcle auparavant, notamment en se cristallisant autour de la figure de Bach, comme pĂšre de toute musique. Mais c'est quelque chose qui s'accĂ©lĂšre. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, la musique savante europĂ©enne commence Ă  se penser comme telle, mais aussi Ă  se penser comme en crise, fatiguĂ©e ou menacĂ©e, dans un contexte marquĂ© par la hantise de la dĂ©cadence et de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence." "J'ai mal Ă  l'Europe"TimothĂ©e Picard fait dialoguer littĂ©rature et musiques europĂ©ennes. Paul Claudel use aussi de la mĂ©taphore musicale dans son Ɠuvre pour parler de l'Europe. Le chercheur-dramaturge revient notamment sur un texte intitulĂ© "L'Esprit europĂ©en". En 1936, Paul Claudel avance si l'on demandait Ă  l'un de ses voisins d'omnibus, "Qu'avez vous, mon ami ou souffrez-vous?" Il vous rĂ©pondra s'il Ă©tait sincĂšre "J'ai mal Ă  l'Europe". En Europe, poursuit Claudel, il y a des diffĂ©rences qui sont des harmonies. Et par dessus tout cela, il y a un Ă©tat gĂ©nĂ©ral d'alerte et de mobilisation des cƓurs et des esprits oĂč chacun sent qu'il a la fois peur et besoin de tout le monde." Cette souffrance, cette vigilance, citĂ©es par TimothĂ©e Picard font Ă©cho Ă  celles analysĂ©es par Patrick Boucheron, que nous retrouvons en premiĂšre partie de notre diffusion, sur les inventions politiques de l'Europe. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Titulaire de la chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIᔉ-XVIᔉ siĂšcle, Patrick Boucheron ouvre sa contribution par la question centrale et frontale de la dĂ©fiance envers l'Europe, celle lointaine des technocrates, celle du "non" lors du rĂ©fĂ©rendum de Maastricht, ce "non" transformĂ© en "oui", pour ne "pas casser", "ce qu'on a mis longtemps Ă  construire". Il cite le beau texte "Nous, l’Europe, banquet des peuples", de Laurent GaudĂ©, texte poĂ©tique, mis en scĂšne et en musique par Roland Auzet, au Festival d'Avignon, en 2019. "Il me semble, dit l'historien, qu'il faudrait effectivement partir de cette dĂ©fiance, de ce malaise, de cette insuffisance. Qu'a-t-il manquĂ© Ă  l'Europe pour qu'elle suscite si peu d'adhĂ©sion dĂ©mocratique?" Une trĂšs grande variĂ©tĂ© d'expĂ©riences politiquesDans une interview donnĂ©e au JDD en 2019, Patrick Boucheron a indiquĂ© que pour lui "L’Histoire n'est pas une Ă©cole de la fatalitĂ©, mais une philosophie pratique de la capacitĂ© d'agir des hommes et des femmes en sociĂ©tĂ©. Elle nous montre de quoi nous sommes capables, c'est-Ă -dire de beaucoup plus que ce que l'on croit. Pour ma part, Ă  travers l'histoire des pouvoirs en Europe occidentale, je ne tente pas seulement d’éclairer le pouvoir de ceux qui nous gouvernent, mais aussi ce que nous pouvons face Ă  eux." Patrick Boucheron analyse aujourd'hui pourquoi nous avons "tout intĂ©rĂȘt Ă  pluraliser sur la longue durĂ©e notre conception des inventions du politique en Europe et d’en dresser l’inventaire complet". "Dans tous les cas, indique-t-il, il s'agira de rejeter le prĂ©jugĂ© 'continuiste' et de compliquer ainsi la gĂ©nĂ©alogie des inventions politiques de l'Europe." "Le XVe siĂšcle, rappelle Patrick Boucheron, se caractĂ©rise d'abord par une trĂšs grande variĂ©tĂ© d'expĂ©riences politiques qui ne laissent jamais rĂ©duire par l'histoire de la souverainetĂ© ou de la construction des États-nations qui, Ă  partir de la dissĂ©mination des pouvoirs symboliques, suite Ă  la rĂ©volution grĂ©gorienne, et bien se caractĂ©rise par cette gamme d'expĂ©riences politiques, qui va de la thĂ©ocratie la plus intraitable jusqu'Ă  l'autonomie communale, en passant par toutes les nuances des rĂ©publiques monarchiques, des États princiers, des dominations oligarchiques et cette gamme qui sature la classe des expĂ©riences possibles du gouvernement, elle ne se laisse pas rĂ©duire par le sage ordonnancement aristotĂ©licien des rĂ©gimes politiques, y compris lorsque cet ordre passe au crible de la pensĂ©e AristotĂ©lico-thomiste la plus radicale, celle des thĂ©oriciens de la commune italienne." Au-delĂ  "des Ă©tapes d'une histoire institutionnelle et constitutionnelle, la genĂšse d'une construction Ă©tatique", Patrick Boucheron s'attache Ă  mettre en Ă©vidence une Europe, lieu d'inventivitĂ©s politiques qui prend en compte toute la richesse des expĂ©riences "les lieux d'Ă©mergence hĂ©tĂ©rogĂšnes, discontinus, qui forment autant d'expĂ©riences et qu'on va aller chercher dans leurs lieux d'Ă©mergence les villes, les communautĂ©s rurales, les groupes monastiques, les parentĂ©s aristocratiques et aussi les foules rĂ©voltĂ©es." Nous gagnons le CollĂšge de France le 21 octobre 2022 aujourd’hui les inventions politiques de l’Europe et la construction d’un imaginaire musical europĂ©en." Pour prolongerNous, L'Europe, Banquet des peuples a Ă©tĂ© créé au Festival d'Avignon, repris Ă  l'OpĂ©ra de Limoges en dĂ©cembre 2021, au Théùtre GĂ©rard Philipe Centre Dramatique National de Saint-Denis, en janvier 2022... Par ailleurs il sera possible d'assister Ă  une reprĂ©sentation de "Nous, L'Europe, Banquet des peuples" de Laurent GaudĂ©, mis en scĂšne par Roland Auzet au Théùtre de l'Atelier Ă  Paris, du 7 au 29 mai 2022. AccĂ©der au contenu principal MalgrĂ© des dĂ©ceptions, des longueurs, on ressort de ce spectacle en se disant que oui, il est prĂ©cieux de connaĂźtre son passĂ©, de le comprendre, d’essayer d’en analyser des choses. Pour agir et rĂ©agir avant qu’il ne soit vraiment trop tard, que l’entrain disparaisse, que la poĂ©sie perde sa puissance. Alors espĂ©rer encore, un peu, ĂȘtre agissant dans cet espoir d’apprendre Ă  faire corps, commun, Ă  incarner une Europe qui puisse changer le cours des choses. Pourvu qu’il dure, cet espoir, et merci de l’avoir fait naĂźtre. Depuis plusieurs annĂ©es, l’Europe est fĂąchĂ©e avec l’opinion qui ne voit en elle qu’une bureaucratie lointaine sans vision, bousculĂ©e et tĂ©tanisĂ©e par les dangers qui pointent Ă  un horizon plus ou moins proche. Pour combattre l’euroscepticisme galopant, Laurent GaudĂ©, en proposant une histoire de l’Europe, donne des clĂ©s pour comprendre ce qu’elle a Ă©tĂ©, ce qu’elle est, ce qu’elle sera ou pas. Il affirme que l’Europe est la fille de l’épopĂ©e et de l’utopie », et dĂ©veloppe cette idĂ©e-maitresse sous la forme d’un long poĂšme en vers irrĂ©guliers, choix judicieux pour stimuler le dĂ©sir d’Europe, cette jeune fille sans Ăąge qui ne parvient plus Ă  sĂ©duire. D’abord, il replace dans la continuitĂ© de l’Histoire, notre pĂ©riode actuelle que nous croyons exceptionnelle Les deux siĂšcles qui nous prĂ©cĂšdent ne sont que courses, fiĂšvre, assauts et rĂ©volutions. 
 Depuis si longtemps, nous sommes citoyens de l’ennui. ». Il dĂ©roule les principales Ă©tapes traversĂ©es Ă  partir du dĂ©but du Ă  partir du charbon dĂšs 1830, il faut que ça chauffe » avec le dĂ©veloppement progressif du prolĂ©tariat ouvrier. Le dĂ©coupage de l’Afrique en 1885 entre les principales puissances europĂ©ennes, Ă©tape dĂ©cisive du colonialisme europĂ©en sur l’Afrique pour y puiser ses richesses naturelles innombrables et poursuivre la soumission violente de ses peuples. La boucherie de la guerre 14/18 Ă  laquelle ces mĂȘmes puissances europĂ©ennes Ă©puisĂ©es et dĂ©cimĂ©es mettent fin en donnant un nouveau visage Ă  l’Europe, faite de dĂ©sirs de vengeance et de rĂ©parations. Fruits malĂ©fiques qui donneront la deuxiĂšme guerre mondiale pendant laquelle l’horreur absolue des camps de la mort oĂč l’homme est vaincu », ne peut plus ĂȘtre vraiment mises en mots.. Puis la Guerre froide » opposant deux blocs dĂ©tenant l’arme atomique. C’est le temps des frontiĂšres infranchissables / et des barriĂšres qui ne se lĂšvent plus.» Ces frontiĂšres s’effondrent, ainsi que les dictatures, rendant possible la rĂ©alisation d’une Europe unie, ouvrant le temps de la discussion partagĂ©e ». Et aussi Ă  l’impuissance comme dans les Balkans
 Cette ode Ă  l’Europe n’a rien d’un satisfecit de fin de banquet. C’est un dĂ©fi qu’il prĂ©sente Ă  nos cerveaux blasĂ©s et ennuyĂ©s. Sommes-nous vraiment conscients combien l’Histoire de l’Europe a Ă©tĂ© Ă©tonnante pendant ces deux siĂšcles, au point d’avoir cru devenir le pivot autour duquel le monde entier allait tourner. Au long de ces vers, GaudĂ© harangue le lecteur, le tient en haleine par la forme du poĂšme et fait appel aux Ă©crivains et artistes Ă  la fois tĂ©moins et prophĂštes. Pour finir ce qui pourrait s’appeler la LĂ©gende des deux derniers siĂšcles, Laurent GaudĂ© emprunte Ă  Frantz Fanon cette phrase de son livre le plus cĂ©lĂšbre, Les DamnĂ©s de la Terre Chaque gĂ©nĂ©ration doit dans une relative opacitĂ© dĂ©couvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». Et nous invite au grand banquet oĂč l’Europe redeviendra l’affaire des peuples ». Nous devrions toutes et tous apprendre par cƓur les vingt-quatre derniers vers de ce poĂšme. Et les rĂ©citer les uns aux autres quand nous ne savons plus oĂč nous sommes, oĂč nous allons, quand le fatalisme s’installe, quand le pessimisme, vertu suicidaire, l’emporte. Que l’ardeur revienne. » © Laurent GaudĂ© Nous, l’Europe – banquet des peuples » – Actes Sud – mai 2019 – 192 pages – 17,90 € Laurent GaudĂ© – photo France 24 PubliĂ© par JMPhil Pour partager ma passion pour les livres et tout ce qu'ils peuvent faire naĂźtre dans nos imaginaires, et changer incidemment notre vision du monde Voir tous les articles par JMPhil PubliĂ© juin 17, 2019octobre 3, 2019 Navigation des articles

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